Journée mondiale du SIDA. Triste journée. Cette pandémie a à peine quinze ans et elle compte déjà 23 millions de morts. C'est dingue. 5 morts par minute. Et ce n'est pas fini. On est encore loin du vaccin. Oubliée l'insouciance des années quatre-vingt. Manifestation colorée dans le stade de football de Siem Reap. Hymne national, chants, danses des Apsara dans leur costume de soie dorée. Je termine mon discours en disant qu'il n'est pas temps de pleurer mais de se battre. Facile à dire quand on est en bonne santé. Comme toujours les discours des officiels sont soporifiques. Le mien aussi j'imagine. Seuls moments émouvants où la foule des étudiants convoqués pour la circonstance fait silence: les témoignages des malades qui parlent de leur quotidien misérable, du rejet dont ils font l'objet, du traitement qui leur donne un répit, de la manière dont ils ont été infectés. Notre projet investira 17.000 € en 2006 pour aider les malades sous traitement à réintégrer une vie sociale acceptable. Cet argent permettra de leur consentir des prêts, d'organiser des formations professionnelles, d'offrir une aide sociale à ceux qui n'ont plus rien pour se nourrir, de soutenir leurs associations. Peu de chose. L'image de la jeune fille, très jeune, très belle, émaciée, co-infectée par le sida et la tuberculose, respirant difficilement, son bébé séropositif dans les bras et que nous tentons de sauver à l'hôpital de Sotnikum hante cette journée.
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