Dix ans après le début de la guerre, le retrait des soldats de l’Alliance déployés en Afghanistan est maintenant "irréversible. Telle est la décision entérinée par les chefs d’Etats de l'Alliance atlantique lors du sommet de Chicago les 20-21 mai 2012.
Je m’étais inquiété du calendrier du retrait de nos troupes en Commission des Relations extérieures le 15 mai dernier suite aux déclarations controversées du Ministre des Affaires Etrangères, lequel suggérait une éventuelle présence de nos troupes au-delà de 2014. J’avais également insisté sur le besoin de soutenir le transfert progressif des responsabilités vers l’armée afghane. Ce processus est maintenant en cours et devrait être définitif fin 2014 comme l’ont confirmé les chefs d’Etats de l’Alliance. Concrètement, la Belgique entamera le retrait de ses troupes à la fin
septembre, avec le départ de nos soldats de l’aéroport de Kaboul. Le contingent restant restera à Kunduz, à Mazar-e Sharif et à Kandahar jusqu’à la fin 2014. A cet égard, je tiens à féliciter nos troupes pour leur travail remarquable et les remercie pour les risques pris au nom de la sécurité internationale.
Le désengagement militaire progressif de la communauté internationale ne signifie pas pour autant que nous abandonnons l’Afghanistan à son sort. La Belgique continuera d’œuvrer sur place que ce soit en soutenant les forces afghanes à partir de 2015 (en termes de formation et de financement) ou encore par le biais de la coopération au développement. Les chantiers à réaliser sont en effet excessivement nombreux, j’en suis conscient. Je suis personnellement préoccupé par la condition des femmes et des jeunes filles qui continuent d’être victimes de discriminations, de violences domestiques, de mariage forcé etc. Une autre source d’inquiétude pour moi concerne la situation des enfants, le taux de mortalité infantile est en effet le plus important au monde (39%). Enfin, comment ne pas mentionner le chiffre des 7,8 millions de personnes qui sont en situation d’insécurité alimentaire.
Autant d’indicateurs qui laissent à penser que la route qui mène à la stabilité démocratique, économique et humanitaire est encore longue. Je resterai bien évidemment très attentif à l’évolution de la situation dans le pays et ne manquerai pas d’interpeller nos ministres afin que l’aide fournie par la Belgique soit la plus efficace possible et soit destinée en priorité aux populations les plus vulnérables.