Je forme des vœux de prompt rétablissement d’Emmanuel de Mérode, le directeur du parc des Virunga dans l’est du Congo très sérieusement blessé hier près de Goma lors d’une violente attaque armée. Je condamne fermement ce lâche attentat contre M. de Mérode alors qu’il venait de transmettre un rapport accablant à la justice congolaise contre le pétrolier SOCO.
M. de Mérode représente un des tout derniers remparts contre la destruction de ce joyau mondial de la biodiversité dans une région malheureusement aux mains de diverses mafias et groupes armés sans foi ni loi. Le parc des Virunga est aujourd’hui dans un état de fragilité exceptionnelle et plusieurs espèces sont sévèrement menacées : gorille, okapi, rhinocéros,…
Je me suis battu tout au long de la législature pour tenter de sauver le parc, notamment contre la convoitise et la rapacité de la compagnie pétrolière SOCO dont les méthodes mafieuses (engagements de milices, attaques de gardiens du parc, corruption d’agents du parc et d’officiels congolais,…) ont été maintes fois documentées et dénoncées. A mon initiative une résolution a été votée par la Chambre à une très large majorité enjoignant le gouvernement belge à redoubler d’efforts pour sauver les zones protégées du Congo dont le parc des Virunga. Cette initiative a été suivie par d’autres initiatives parlementaires en Allemagne et au Parlement Européen. Grâce à cette pression, la compagnie TOTAL a officiellement annoncé qu’elle renonçait à exploiter le pétrole du parc des Virunga, mais la compagnie SOCO poursuit quant à elle ses explorations.
Je rappelle que l’entêtement de SOCO à exploiter l’hypothétique pétrole des Virunga est en complète infraction avec les règles internationales et la Constitution congolaise. Je regrette que cette compagnie anglaise enregistrée aux Iles Vierges continue à opérer en toute impunité, notamment de la part de la justice anglaise alors qu’elle viole les lois britanniques.
Je rappelle aussi que les tentatives actuelles des autorités congolaises de supprimer l’interdiction d’exploitation à l’intérieur du parc anéantiraient tout espoir de sauver ce sanctuaire exceptionnel de biodiversité. Je demande au gouvernement belge d’agir beaucoup plus fermement qu’il ne l’a fait jusqu’ici pour protéger les réserves naturelles du Congo et les populations riveraines.
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